Si vous connaissez l’histoire de l’Escargot, notre maison ambulante, vous savez qu’elle a commencée dans l’atelier d’un makerspace à Québec, La Patente. Alors que nous commencions notre voyage, nous restions attachés à ce lieu et avons commencé à visiter des lieux similaires sur notre route. Le projet nous a amené récemment à Albuquerque, au Nouveau-Mexique, afin d’aller à la rencontre du groupe de transition local. Suite au sociofinancement réussi du projet, une des contreparties que nous avions était un sac en toile de jute. Nous avons pu les trouver dans un café de la ville et il nous restait maintenant à les faire. En faisant une recherche, il y avait ici un makerspace et il avait une section couture, c’est ainsi que nous fûmes amenés à découvrir le Quelab, un makerspace étonnant.
Les mardis soir et dimanche soir, l’espace Quelab propose de 19 h à 22 h un Hacknigth, les personnes non-membre peuvent venir visiter l’espace, discuter à propos de l’endroit. C’est un moment où les personnes désirant être membres peuvent venir pour en savoir plus, mais aussi venir utiliser certaines machines pour un coût de 5$. La réunion mensuelle du conseil d’administration venait de se terminer dans l’espace commun 4 personnes étaient encore à discuter et plusieurs autres dans les pièces avoisinantes. Nous nous présentons et expliquons notre projet et l’aventure commence, on nous propose de nous faire visiter le lieu.
Retour à l’entrée, l’accueil, c’est le musée du Quelab, des membres qui ont laissé des créations, un exemple d’un peu ce que l’on peut faire lorsqu’on est membre de l’organisme. Le Quelab permet de devenir membre sous 3 statuts différents qui définissent le montant à payer mensuellement, mais non pas les droits qui sont égaux à tous. Le statut par défaut est membre de soutien a un coût de 40 $ mensuel et il permet un accès 24h/24 7j/7 aux locaux. Il est possible de devenir membre associé pour un coût réduit de 20 $ lorsqu’un membre du même foyer est déjà membre de soutien. Finalement, une adhésion réduite pour étudiant à 20 $ permet aussi de s’inscrire au Quelab. Il y a actuellement 74 membres soutiens, 8 associés et 16 étudiants pour un total de 98 membres qui permettent de payer à 100 % les frais mensuels du makerspace. Notre guide nous concède que lorsqu’ils ont déménagés dans ce local il y a un peu plus d’un an maintenant, ils ont été chanceux de trouver un tel endroit pour un si bas prix, si proche du centre-ville et si… grand.
Un espace grand, mais bien ordonné ! Dès que l’on rentre dans les locaux on peut sentir l’organisation désorganisée des esprits créateurs qui peuplent ce lieu. Une fois que l’on a passé l’accueil nous arrivons dans la pièce centrale où se déroulent les réunions, activités sociales, le lieu de repas et l’espace Geek. De grands tableaux sont présents dans cette pièce afin de donner un résumé de réunions, les dernières infos et aussi les conseils en vigueur en permanence. Un lieu convivial et loin de tout bruit des machines, un point important pour ce que l’on a pu voir dans les différents makerspace. Ce qui en fait aussi un lieu où les membres peuvent venir travailler simplement sur leur ordinateur s’ils ne veulent/peuvent pas être à la maison.
La visite
La première pièce que nous visitons jouxtant à cette salle, c’est la salle d’impression. C’était une première pour nous de voir une salle comme celle-ci, deux grandes imprimantes professionnelles pour imprimer des affiches, T-shirt ou tout simplement des plans. La personne nous offrant le tour nous raconte des projets qu’elle a pu mener dans cette salle et encore une fois c’est là que l’on voit que la créativité peut être stimulé par ce genre de lieu. Le fait d’avoir, permet de penser à des choses différentes ; réflexion intéressante quand on essaye de vivre avec moins.
Retour dans la salle principale et direction le fond de la pièce où l’on passe par la cuisine. Plus grande que notre Van, elle ne comporte cependant que des placards, un comptoir, un chauffe-eau et un énorme frigo. Celui-ci est rempli de soda et de produits industriel. La cuisine aura d’ailleurs été le seul endroit où l’on s’est dit qu’il manquait quelque chose. Les produits dans la cuisine, acheter par l’organisme, sont plus une collection de produits junkfood que de nourriture saine. En discutant après notre visite avec les membres présents, ils nous expliquent que le Quelab c’est une plus une action-cratie (due-ocracy), que les choses se font quand des membres veulent prendre la chose en charge. Nous nous sommes imaginés faire la révolution verte dans cette cuisine, mais ce ne sera pas pour cette fois 😉
Passé la cuisine nous passons dans une première salle d’électronique où se trouve une imprimante 3D, puis de passage dans une seconde pièce plus grande, plus fournis. En continuant nous passons devant la chambre noire du Quelab. Tout le matériel nécessaire afin de pouvoir développer ses photos.
Puis nous continuons la visite dans l’espace bois, un atelier d’une bonne taille, mais je suis un peu surpris par la taille de l’atelier, je demande si sa petite taille en comparaison du reste est parce que les membres travaillent moins le bois ici. Non, c’est simplement que c’est l’atelier des outils manuels et l’espace finition… Je comprendrais effectivement mon erreur de jugement dans la salle suivante quand on sera dans le deuxième atelier de bois.
La visite nous amǹera aussi dans une énorme pièce avec une porte garage, elle sert de stockage et d’entrepôt où sont présents des projets en cours, plus gros et quelques trouvailles par-ci par là.
Tout est d’une taille impressionnante dans ce makerspace et c’est agréable de voir autant de monde même pour un dimanche soir, on se dit que c’est un grand espace, mais utilisé et donc bien utile. L’atelier de métal que nous visiterons ensuite continuera sur cette lancée, bien équipé et ordonné, il est rempli de tout ce qu’il faut afin de faire un projet de A à Z
On repassera par la suite près de la salle principale pour aller dans l’atelier de couture, dont je me rends compte que je n’ai pas pris de photos alors que c’est là lors de notre deuxième visite, que nous avons passé tout notre temps. À son côté se trouve la salle en aménagement afin de faire une salle de jeux complètement insonorisé et équipé pour le cinéma.
Des responsables de salles
Le Quelab n’est pas seulement impressionnant par sa taille, mais sa gestion des différents ateliers est un bon exemple à prendre pour tout makerspace. Un atelier collaboratif est un lieu où les gens se rencontrent et s’entraident, cependant pour arriver à des seuils économiques il faut parfois être plus large que ne peut permettre la taille idéale d’une communauté. Alors il arrive que tous ne se connaissent pas, mais que cela n’empêche pas un membre d’utiliser un atelier ! Au Quelab la méthode d’organisation implique que chaque atelier a son responsable, une personne assez impliquée pour être la référente à toutes questions se référant à celui-ci.
Devant chaque porte se trouve le nom et les contacts de la personne responsable, ainsi chaque membre peut écrire afin de poser ses questions s’il a besoin d’aide sur une machine avant de débuter un projet ou s’il avait des questions techniques concernant le local. Dans un atelier collaboratif ce qui va souvent être le problème, c’est l’usure des machines, parfois plus rapide que normal dû à une utilisation incorrecte. Avec ce système, tout membre doit passer par la capitaine de section avant d’utiliser un atelier pour la première fois afin que l’on s’assure du bon usage. Ce qui permet aussi un fonctionnement hyper local s’il y a des décisions à prendre.
Makerspace
La visite du Quelab nous propose encore un exemple sous forme d’adhésion mensuelle, ce semble être un modèle qui réussi. Une fois le seuil critique de membres atteint cela permet de pouvoir entretenir l’équipement et d’avoir des extras. Il y a plusieurs facteurs qui jouent dans ce modèle, car il ne peut y avoir de loyer trop élevé sinon cela prendrait trop de membres pour démarrer. Cependant, comme les fameuses start-up, le Quelab a commencé dans un garage en 2009 avant de se trouver un local en 2010 puis de déménager dans celui que nous visitons l’année passée. Le paiement mensuel semble aussi être une solution pour voir le budget sur du long terme pour voir ce qui est possible ou non. Une réflexion autour d’une adhésion soutien sans utilisation pourrait se faire, car aux dires d’un des membres, certains anciens bien qu’ayant déménagés ou n’étant pas en ville, continuent de payer leur adhésion pour soutenir le projet.
Nous avons essayés de savoir s’il y avait des partenariats avec d’autres organismes, mais cela ne semble pas trop se faire, bien qu’ils essayent d’être présent dans des activités de maker afin de se présenter et d’encourager le monde à devenir membre, ce n’est pas dans la mission de l’organisme. En discutant avec le groupe de transition local, l’idée d’une bibliothèque d’outils voulaient se faire, le Quelab pourrait être un bon lieu. Mais comme dans toute bonne action-acrie, cela prend du monde et l’énergie pour le faire.
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