Le Walnut National Monument se trouve dans l’état d’Arizona, en plein milieu du désert, proche de la ville de Flasgstaff. Les archéologues estiment à environ 300 habitations, les peuples d’alors s’y serait installé après une éruption volcanique autour de 1 100 jusqu’à environ 1 250. Le laps de temps habités n’est relativement pas long, on imagine que ce lieu était vu comme un emplacement de transition afin de se diriger vers des terres agricoles plus facile à cultiver.

Un parcours de 1,6 km de long s’enfonçant à 90 mètres de la surface du canyon nous permet de déambuler sur les parois de celui-ci, le long des vestiges d’habitations. Les recherches et découvertes archéologiques nous permettent de voir l’évolution de ces habitations au fil des générations l’ayant habité. Les amérindiens d’alors utilisaient les endroits où la paroi avait un renfoncement naturel, ce qui permettait d’avoir un toit déjà fait et de s’y assurer une étanchéité. Il ne restait plus qu’à construire les divisions de côté et le mur de l’avant. Un ingénieux système permet de voir une aération en bas afin de faire entrer de l’air frais et un trou en haut afin de faire ressortir l’air et la fumée. Cela permettait une aération l’été et de ne pas s’asphyxier en hiver.

À l’entrée du parcours des panneaux disait que le lieu avait subi du vandalisme. Il faudra cependant noter que c’est un vandalisme qui n’était pas considéré comme tel lorsque cela a été fait. Lors du parcours on apprend qu’il était de coutume pour les touristes du début du siècle précédent, de ramener des « souvenirs » des lieux visités. On peut y voir des photos de touristes avec leurs pelles en train de pique niquer en famille sur les ruines des habitations. En discutant avec le ranger, j’avais voulu exprimer mon étonnement sur cette coutume d’alors et sa première réponse fut de dire « c’est triste non ? Heureusement maintenant nous avons changés. »

La remarque que je voulais pourtant faire au départ, c’était mon étonnement qu’à cette époque ce n’était pas considérer comme du vandalisme, que l’on veuille ramener un souvenir comme celui-ci. Comment cela se faisait-il que l’importance historique n’avait pas encore été mise de l’avant comme c’est le cas dorénavant ? Qu’est-ce qui avait pu nous faire changé comme cela. Et pourtant le Ranger me répéta qu’heureusement maintenant nous ne faisions plus cela.

C’est intéressant de voir comment un acte normal avant est devenue insensée maintenant. Dans la réponse du Ranger il n’y avait pas une pensée envers ce que pouvait penser les touristes de l’époque, mais un jugement de l’homme actuel qu’il est. Et si on essayait d’imaginer les actes anodins d’aujourd’hui qui seront une hérésie demain ?

Est-il plus logique de dépenser autant d’argent pour des vestiges du passé alors qu’on ne tient pas pour compte les vivants de maintenant ? Que pourront penser les fameuses générations futures de notre société où l’on fait si peu de cas des ressources naturelles ? Où pour des raisons de manque d’argent, des gens et animaux sont tués ou abandonnés ? Qu’est-ce que diront les futurs visiteurs de notre époque en voyant comment nous agissons ? « Ouf, heureusement, nous avons changés ! » Tout comme les touristes de 1900, nous posons des gestes dans nos actes quotidiens qui nous sont pleins de sens, que l’on ne remet plus en doute. Comment amener nos actes à prendre en compte la société globale et l’environnement ?


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