En contactant le groupe de transition local, on m’avait répondu qu’il était malheureusement en sommeil, mais que cependant il y avait d’autres initiatives qui valaient la peine d’être vue. C’est ainsi que nous nous rendîmes à Tulsa, zone urbaine d’environ 1 million de personnes dans l’état d’Oklahoma. Nos hôtes, Rick et Karel, nous ont fait découvrir deux personnes avec des projets touchant l’agriculture, et notamment les forêts nourricières.
Forêts nourricières
Si vous vous êtes déjà promené dans une forêt, vous l’aurez peut-être remarqué, mais une forêt ne comporte pas uniquement de grands arbres. Nous sommes habitués avec nos parcs et nos jardins à avoir une partie de gazon et immédiatement de passer à de la végétation très haute. La nature ne fonctionne toutefois pas ainsi, la taille de la végétation est progressive entre deux écosystèmes. Les projets de forêt nourricière, aussi appelés jardin-forêt, vont reconstruire cet aspect naturel de la forêt contenant plusieurs types de végétation.
Nous avons suivi un atelier sur les forêts nourricières donné par James Spicer lors d’une activité du jardin communautaire Challenger 7 park. Dans son explication il sépare les types de végétations en 9 catégories selon la taille ou la fonction. Il y a tout d’abord les plus grands, les arbres à noix ou les arbres fruitiers. En second vient les arbres plus petits, souvent de petits fruitiers. À leur suite viennent en ordre ; les vignes boisées, les arbustes, les vignes herbacées et finalement les herbacées. Les trois derniers groupes sont les plantes fixatrices d’azote, les autres plantes et finalement les champignons.
Un jardin forêt est une manière de recréer un écosystème, mais aussi de pourvoir à plusieurs besoins. Ce peut être pour se soigner, pour habiter, se nourrir, construire, etc ; la planification de son jardin doit être bien claire et cohérente afin que les différentes espèces s’entraident comme dans la nature. La taille des arbres sera en conséquence de l’ensoleillement, on ne met pas les plus haut au sud, sinon le soleil n’ira pas aux petits. Certaines plantes sont des compagnons et poussent bien ensemble. Si vous connaissez le modèle de la permaculture, la forêt nourricière fonctionne sur le même principe.
Tisdale Food Forest
Nous avons par la suite fait une visite avec Nathan Pickard, qui nous fera remarquer que dans les villes, on ne plante jamais d’arbres fruitiers. Travaillant parfois avec la ville de Tulsa il a déjà pu entendre comme quoi les «déchets » (fruits) des arbres font sales quand ils pourrissent sur le sol. On plantait des arbres pour l’aspect décoratif, il y a maintenant une conscientisation environnementale concernant les raisons pour laquelle une ville plante des arbres. Il reste toutefois encore beaucoup à faire pour que nous puissions voir des noisetiers ou des pommiers le long des rues.
Personne de multiples projets, Nathan et son association Restorative Collective Tulsa ont le projet de créer une forêt nourricière derrière chez lui, le long d’une autoroute. Alors que les autoroutes sont généralement gérées par l’état, cette portion l’est par la ville et après avoir déjoué les rouages de l’administration, c’est plus de 500 arbres qui ont été plantés sur environ 1 km. D’une simple rangée derrière chez lui, cela va jusqu’à 3 rangées d’arbres dans des portions plus larges. Le projet vise à l’inclusion, lutter contre l’insécurité alimentaire, à terme, une fois que les arbres donneront des fruits en conséquence cela sera destiné à des personnes plus défavorisées. C’est aussi un projet d’éducation car l’emphase est mise pour que les plus jeunes s’en occupent. La journée de plantage a réunis les enfants de l’école d’à côté, mais c’est pour l’instant Nathan qui s’en occupe principalement.
Planter des arbres à aussi d’autres fonctions, cela aura pour but de réduire l’impact sonore de l’autoroute sur les habitants. Lorsqu’ils ont planté les arbres, le groupe en a aussi profité pour creuser des rigoles. Depuis 2 ans que le projet a commencé, il n’a jamais eu besoin d’arroser alors que l’on est dans l’état d’Oklahoma. En marchant sur le sol on peut noter que le sol est plu mou par endroit, l’eau de pluie est récoltée et drainée à travers la pente. En se promenant nous avons constaté la formation d’une petite marre qui n’était pas là avant nous dit Nathan.
Le projet est encore tout jeune et Nathan Pickard espère bien qu’ils pourront en planter d’autres, l’autoroute est longue.
Permaculture à l’école
Les enfants de Nathan vont à l’école publique du quartier qui est l’unique école Montessori publique d’Oklahoma. Quand il a été question de refaire le terrain extérieur de l’école, il a réussi avec d’autres personnes à faire passer le projet de faire un jardin en permaculture et une forêt nourricière. Une fondation s’est créée et le projet est né. Nous avons visité le lieu dont la construction béton vient de se terminer et c’est maintenant le début de la phase jardin. L’espace servira à l’éducation des enfants et sera un incroyable comestible. Il n’est malheureusement pas possible que la nourriture soit dans la cantine de l’école parce que c’est un sous-traitant qui gère cela, il y encore du travail en perspective.
Ferme urbaine
Nathan avait a un projet d’éducation populaire en utilisant son jardin, il en a fait un jardin nourricier selon le modèle de la permaculture. Ce n’est pas le premier que nous voyons, mais c’est toujours un plaisir de voir ce genre de projet. Nous avons visité son jardin alors que la polémique des jardins en façade à Québec battait son plein, on s’est dit qu’il y avait du chemin à faire. Pour le plaisir des yeux voici son jardin.
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