River John, une communauté de moins de 3000 habitants, a une histoire bien similaire à plusieurs communautés rurales du Canada, plusieurs de ses services ferment. Il y a environ 10 ans la banque et l’épicerie du village ont fermé et en juin dernier c’est l’école du village qui ferme.
L’annonce avait été fait en 2013, mais cela a créé beaucoup de protestations à l’intérieur de la communauté, ce qui a incité le gouvernement à créer un comité de réflexion pour résoudre les problèmes d’une utilisation trop faible de l’école (80 élèves présents pour une capacité de 250) qui ont mené à la fermeture de l’école. De plus, puisqu’il avait été prévu de fermer l’école, elle n’a pas été entretenu comme il l’aurait fallu pour diminuer les coûts; le comité devait prendre cela en considération aussi. Le comité a travaillé pendant deux ans à chercher des solutions, mais en 2015 un vote à égalité (8 pour et 8 contre) mène à la décision finale de fermer malgré tout l’école.
Pour Sheree John, une ancienne enseignante impliqué dans le comité et auteure de livres pour enfant, la perte d’une école est très proche de la dissolution d’une communauté. Après avoir été désillusionnée par l’apparente ouverture du gouvernement, elle a décidé d’arrêter de donner son énergie pour se battre contre celui-ci, mais plutôt pour créer elle-même le genre de projet qui l’intéresse et qui pourra aider la communauté. C’est ainsi qu’elle a ouvert une librairie en juillet dernier “Mabel Murple’s Book Shoppe and Dreamery“.
Elle a créé la librairie à l’image de l’univers d’un de ses romans, Mabel Murple. Ainsi, tout est peint en mauve et une petite grange permet de voir l’intérieur de la maison de Mabel. Un âne et trois hula-hoop sont aussi sur la propriété. Sheree a repris l’idée de créer un espace interactif et intergénérationnel du comité pour l’école. Ainsi elle fait venir des auteurs de livres pour enfant et des classes d’élèves de la région. La librairie, bien qu’à 10 minute hors du centre du village, sur un chemin de gravel, attire petits et grands le temps d’un weekend en campagne!
La libraire est toujours remplis, ce qui m’étonne particulièrement vu qu’elle est si excentrée. Elle est en train de devenir une destination pour les grands-parents et leurs petits-enfants qui souhaite faire une sortie comme ils en faisaient avant l’arrivée des technologies numériques.
Bien que ce soit un projet commercial, il marque une transition pour la communauté de River John. Sheree a reçu beaucoup d’aide et d’appréciation de la communauté de River John. Elle dit elle-même que la librairie est plutôt une façon d’investir dans la communauté et que c’est à celle-ci de faire ce qu’elle veut de ce lieu. Cette histoire à succès est en train de créer la magie de la résilience au sein de cette communauté! Prochainement ils auront l’occasion de voir les fruits de cette résilience, puisqu’une fois l’école détruite, le terrain appartiendra à la communauté. Ils ont déjà levée des fonds en vendant le matériel à l’intérieur de l’école, ce qui me laisse optimiste pour la suite des choses!
Yves Provencher