Connaissez-vous l’expression « Greenwashing » ? C’est ainsi que l’on appelle le marketing qui essaye de vous vendre une voiture verte ou tout autre produit avec une valeur environnementale, mais qui n’en a en fait aucune. L’écologie a le vent en poupe et les publicitaires l’ont bien compris, alors des marques se verdissent pour être plus attrayante.

C’est la mission du marketing, trouver ce qui fait vendre les produits que nous consommons. Or en changeant souvent de ville par le voyage je me rends compte qu’un nouvel aspect à maintenant fait place dans cette publicité : l’aspect local. Il est rare de voir un centre-ville où les magasins n’arborent pas un auto-collant pour inciter à consommer local. Nous n’avons pas toujours le choix de devoir aller dans des supermarchés, des chaînes, et la section des légumes revendique également le « cultivé localement »

Nommé quelque chose c’est l’expliquer en partie, je propose que nous commencions à parler de local washing, comme nous le faisons avec le green washing. Je ne dirais pas bien sûr que consommer local est une mauvaise chose, mais il est important de voir que c’est maintenant un label marketing utilisé pour toucher le consommateur.

Consommer local

En tant qu’environnementaliste, consommer local est une nécessité pour plusieurs raisons. Cela veut dire moins de transport et donc moins d’énergie fossile nécessaire. Cela veut également dire que c’est meilleur pour la santé, moins de pollution, mais aussi des produits qui vont être adaptés à mon environnement. Les propriétés médicinales du miel par exemple, ne fonctionnent que si c’est du miel local, car les bactéries présentent sont celles de l’environnement immédiat des abeilles.

Consommer local c’est être plus résilient, c’est moins dépendre de l’extérieur et être plus autonome. C’est être en relation directe, le plus possible, avec le producteur de ce que je consomme. C’est tisser du lien social avec l’entourage immédiat.

Consommer local cela veut également dire que l’on a affaire avec de plus petites entreprises, moins d’échelle hiérarchique et que l’argent investit retombera dans la communauté et non pas dans le compte d’un actionnaire.

Local washing

La raison de consommer local doit répondre à un ensemble de critères qui le justifie. Ce n’est pas parce qu’un légume est produit localement qu’il est forcément sans pesticides ou OGM. C’est pourtant ce genre de produit que ces chaînes de supermarchés nous vendent, un légume local mais pas pour autant pour bon pour la santé.

Local ne doit pas devenir un label qui permet de trouver un produit bon, ce n’est pas parce que le magasin est local qu’il vend forcément des bons produits. Les raisons écologistes et sociales qui nécessitent une consommation locale ne sont pas plus solubles dans un capitalisme local qu’international. Un magasin local qui vend des produits qui ont besoin de faire des milliers de kilomètres, ne sont pas ce que l’on appelle résilience, mais que l’on peut nommer de local washing.

Consommer autrement

On a pu visiter des magasins zéro déchet, le concept est nécessaire et il faut le généraliser, mais malheureusement le marketing visuel était de mise et les magasins avaient finalement plus d’espaces libres que de produits, afin d’être beau. Est-ce vraiment le modèle qui sauvera la planète ?

Le vrac est de plus en plus à la mode et dans beaucoup d’épiceries dans le Canada anglophone et aux États-Unis on peut le voir, mais est-ce qu’acheter en vrac dans une énorme enseigne cela fait-il du sens ?

Quand on sait l’impact environnemental que peut avoir l’industrie alimentaire, on peut faire le choix d’être végétarien ou vegan. Il est toutefois dichotomique de voir que l’on peut revendiquer d’avoir une diète particulière et de se réjouir d’un nouveau produit industriel qui y répond. Le packaging et tout le processus de transformation ne viennent-ils pas en opposition avec ce genre de choix alimentaire?

Consommer responsable et local n’est pas être un consommateur, mais un acteur social qui prend en compte la globalité de son acte. Il faut alors faire attention à ce que l’on appelle le capitalisme vert. Il ne faut pas que l’attrait du marketing soit ce qui fait vendre.


Also published on Medium.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *