Dans ce dernier chapitre de ce qui compose la tête du manuel d’introduction, Rob Hopkins tente d’expliquer l’importance du choix de l’échelle à laquelle nous fonctionnons pour lutter efficacement contre les changements climatiques.

Relocaliser afin de redevenir une société plus locale afin d’être moins dépendant des énergies fossiles.

Plusieurs biens sont produits dans un pays mais consommés dans un autre. De plus, dans le calcul du bilan carbone, les émissions provenant de marchandises produites à l’étranger ne sont pas prises en compte. C’est ainsi qu’un pays comme l’Angleterre peut améliorer son bilan carbone simplement en important davantage de biens. Inversement, bien que la Chine soit pointée du doigt pour ses émissions polluantes, la moitié de celles-ci étaient attribuables à la production de biens destinés à l’exportation pour l’année 2008.

Dans la logique économique actuelle, il est souvent plus rentable de manufacturer des produits à des milliers de kilomètres que de les fabriquer localement. Ceci est tout le contraire de la résilience souhaitée d’une région et où une catastrophe naturelle viendrait exacerber cette vulnérabilité. Revenir à une production locale constitue un impératif important dans la satisfaction de nos besoins essentiels. Les produits, dont les lieux de productions n’auraient pas de sens à être en double pourraient, eux, faire plus de kilomètres du lieu de consommation.

La notion de relocalisation prend toute son importance dès lors que lon constate les phénomènes du réchauffement climatique et du pic pétrolier combinés. Il est insensé de brûler toutes ces énergies fossiles pour le simple transport de marchandises.

Mise en œuvre à tous les niveaux

Les gouvernements agissent plutôt en mode réaction alors que la proactivité serait plus avantageuse. Ceci est bien sûr lié au système démocratique qui exige une certaine popularité des propositions. Malheureusement, les décisions et propositions proactives en lien avec lenvironnement et le futur ne sont pas toujours bienvenues dans une optique à court terme. De plus, chaque niveau devrait être impliqué dans les diverses décisions à prendre et pour les actions à mettre en œuvre.

Niveau international
De solides protocoles internationaux sur les changements climatiques, contraction et convergence, un moratoire sur la production de biodiesel, protocole d’épuisement du pétrole, repenser la croissance économique, protection de la biodiversité

Niveau national
Une forte législation sur les changements climatiques, quotas énergétiques échangeables, une stratégie nationale de sécurité alimentaire, décentralisation des pouvoirs au profit des communautés locales.

Niveau local
Initiatives de Transition, plans de descente énergétique, communautés pro-climat, agriculture soutenue par la communauté, fiducies foncières, coopératives, sociétés d’approvisionnement énergétique de propriété, localisme

Au début du chapitre Rob Hopkins donne cette anecdote :

[…] lorsque nous avons demandé à l’agence de développement régional si elle pourrait subventionner notre Registre des aliments locaux : nous nous vîmes répondre qu’elle n’était pas en mesure de le faire parce que les règlements de l’Organisation mondiale du commerce lui interdisent de subventionner quoi que ce soit qui puisse promouvoir la notion que des fruits et légumes locaux seraient supérieurs sous quelque rapport aux fruits et légumes produits internationalement.

Cet exemple prouve que la solution pourra venir du haut qu’au moyen d’une pression populaire forte. Des prises de positions prônant un plus grand localisme ainsi qu’une diminution de l’usage des combustibles fossiles sont freinées par des intérêts électoraux, de la pression médiatique et des enjeux économiques. Ceci constitue le cœur de beaucoup de mouvements citoyens puisque l’enjeu principal constitue de défendre le climat et le bien de tous. La victoire ou la perte d’une élection est bien secondaire.

Pour conclure, je fais un lien avec le livre de Jonathan Durand Folco, « À nous la ville ! », qui défend un localisme municipal au niveau politique. Il y affirme entre autres que la ville ou une région quelconque constitue un espace juste assez grand pour faire bouger les choses, pour renforcer la démocratie de proximité.


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